Jean Pierre d’ASSÉZAT
EN 1727, pour la première fois, apparaît le nom d’un Assézat, seigneur de Venerque. Il partage le reste de la seigneurie avec un Polastron de la Hilière. Tous les deux sont dits « héritiers de Mansencal ».
Jean Pierre d’Assézat est le gendre de Bernard de Mansencal dont il prend la succession. Mais cette succession paraît être diminuée d’une portion importante, car passée dans la famille Polastron de la Hilière.
Les d’Assézat, d’une vieille famille originaire d’Espalion en Rouergue, s’étaient enrichis dans le commerce du Pastel, après s’être installés à Toulouse.
L’un d’eux s’est assuré, dans cette ville une grande notoriété, en faisant construire le magnifique hôtel Renaissance qui porte son nom et abrite les services de l’Académie des jeux floraux.
En 1732 Jean Pierre d’Assézat de Pompignan Mansencal est seigneur de Venerque, de Préserville et de Dussède. Il est Conseiller au parlement de Toulouse.
Chose à noter, le nouveau seigneur de Venerque paraît avoir fait du château de Dussède, situé dans la commune du Vernet, sa résidence habituelle, puisque nous relevons dans les documents d’archives de l’état civil de Venerque, que le 27 novembre 1738, est né, à deux heures trois quart après-midi, au château de Dussède un enfant mâle, fils de messire Jean Pierre d’Assézat de Mansencal, seigneur et baron de Venerque, Préserville, Dussède et le Vernet, Conseiller du Roy en sa cour du Parlement de Toulouse, et de dame Joseph le Franc.
Vers 1750 les consuls de Venerque font savoir à Monsieur d’Assézat qu’ils considéraient comme désuet et n’ayant plus aucune valeur le droit de péage sur l’Ariège.
Nous ne connaissons pas la lettre qui annonce cette fâcheuse nouvelle au seigneur, mais nous avons le texte de la réponse faite par Monsieur d’Assézat, le 12 août 1770 :
« Je sens écrit-il, tout le prix de la politesse dont vous m’honorez, par laquelle vous voulez bien me prévenir sur la signification de l’arrêt du conseil (des consuls de Venerque) portant suppression de certains droits de péage sur la rivière de l’Ariège, dont je n’ai jamais joui, ni mon père, ni mes auteurs depuis plus de cent ans. Ainsi ce n’est tout au plus que la suppression d’une chimère, qui n’avait aucune sorte de réalité, ni d’existence, pour qui que ce soit … » (1)
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Source M.Jaubart (livre de Venerque)
Chaque année, en janvier, il nommait les deux premiers consuls (ils étaient sept) qui avec le représentant du seigneur formaient une sorte de conseil municipal chargé de s’occuper de la gestion des affaires de la ville. Nous trouvons par exemple, en 1785, qui sera la dernière année de sa seigneurie, ces quelques lignes écrites, de sa main sur le registre des délibérations : « Je choisis pour premier consul de Venerque, Jean Gély, et pour second, César Triadou à Venerque le 8 janvier 1785 » d’Assézat, conseiller au parlement.
Il devait disparaître dans le courant de l’année. Il aura été le dernier seigneur de Venerque emportant son titre dans la mort. En raison même de la célébrité régionale de la famille d’Assézat, le conseil municipal a décidé de donner le nom d’ « Avenue Jean Pierre d’Assézat » à l’avenue partant du pont de l’Ariège, remontant vers la ville jusqu'au pont de la Hyse (2)
(2) sources M.Tufféry (le livre de Venerque)