La Préhistoire 

On peut imaginer qu'à cette époque Venerque est coincé entre un vaste étendu d'eau au pied du Pech-David et d'Espeyrouzes d'un côté, et d'une forêt impénétrable sur le coteau. 

Il y a une présence attestée d'habitat dès le Paléolithique inférieur. On en doit la preuve au professeur Jean-Baptiste Noulet qui découvre du mobilier préhistorique, en particulier dans le ravin de l'Houmenet. Il est non seulement l'un des gisements majeurs du village mais c'est le seul du vieux bourg où le savant met au jour des outils fabriqués par la main de l'homme. Il trouvera d'autres sites dans des quartiers périphériques du village : à la Trinité, à Julia, à Mont Saint-Charles, au Pujal et à Bézégnagues. Ces outils proviendraient d'un "atelier" situé au lieu-dit Roqueville qui est actuellement situé sur la commune d'Issus. Ces fouilles lui permettront d'alimenter ses recherches sur l'homme préhistorique. Ce qui sont aujourd'hui la rue Guillaume de Falgar, les ravins du Pujal et du Pas-Cahus sont des sites où il fera d'autres découvertes notamment une molaire de mammouth. Tous ces vestiges de ce lointain passé sont conservés au muséum de Toulouse dont il fut le directeur. 

Ce qui est aujourd'hui le quartier Rive d'eau serait l'habitat le plus ancien. Il aurait été traversé par un chemin qui venant des falaises de Loupsaut par Espeyrouzès, aurait continué sa route sur le chemin de crête du Pech-David pour donner le chemin de la Roche. Cette ancienne piste préhistorique se situait vraisemblablement où se trouve aujourd'hui le sentier de l'Europe. 

Sur le point culminant de Venerque qui est sur le Pech-David, au croisement du chemin de Crouzille et de la Cambo de l'Homme, il a été retrouvé des restes de foyers qui sont attribués à des feux de communications préhistoriques de l'époque de l'âge du fer. En effet une datation plus ancienne est à exclure car dans ces temps reculés, le feu était une denrée très précieuse et sa vision aurait tôt fait de rameuter les tribus rivales des alentours. Il est très probable que ces restes remontent à la civilisation gauloise où on utilisait de manière courante la fumée comme technique de transmission de l'information. 

 Des vestiges de l'âge du fer ont été mis au jour en 1965 sur le plateau de La Trinité. Tout porte à penser qu'il s'agirait d'urnes funéraires car l'une contenait quelques ossements et une autre renfermait des bijoux. 

L' Antiquité 

À partir du noyau central des habitations situé au quai Rive d'eau, le bourg se serait développé vers l'Houm. Venerque serait alors un coin de terre perdu entre l'onde et la forêt. Le village n'était pas sur les grands axes de communication, isolé qu'il était par le massif boisé du Lauragais à l'est, et des marais et l'Ariège à l'ouest. Il n'y avait bien sûr pas encore de port et le seul accès, long et difficile, en était encore le vieux chemin de la Roche qui longe l'Ariège depuis Toulouse. 

On cultivait certainement l'orge, le seigle et la vigne. L'artisanat était représenté par le forgeron puisque le travail du fer était maîtrisé et le bronze y était peut-être déjà connu comme ailleurs en Gaule. D'autres métaux étaient sans doute exploités dont l'or qui était tiré de l'Ariège, une rivière aurifère. Des orpailleurs vivaient de l'exploitation de ce précieux métal mais nul ne sait quand leur activité a débuté.  

La localité est vraisemblablement habitée par une peuplade gauloise des Volques Tectosages qui vivaient alors dans la région. Dans un premier temps ils collaborent avec les Romains qui les considèrent alors comme des alliés. Puis les autochtones les trahissent provoquant une réaction militaire violente de leurs anciens partenaires. Leur capitale Tolosa tombe entre les mains des romains en 106 av. J.-C., ouvrant ainsi une longue période d'occupation romaine que va aussi subir bien évidemment Venerque. Celle-ci est attestée par des restes de construction et des poteries d'une ancienne habitation romaine sur le Pech-David dans un champ jouxtant le chemin de Crouzille. Elle dominait vraisemblablement le supposé village. Par ailleurs en novembre 1975, on a mis au jour à sa proximité un très ancien squelette. Ce lieu n'en est pas à sa première surprise funeste, puisque depuis des temps immémoriaux, on l'appelle le chemin de la Cambo del Homé. Ce nom viendrait d'une précédente découverte macabre ! Cependant on ignore à quelle époque ils sont morts. La seule chose que l'on sache est que cet endroit était privilégié autrefois pour la pratique de sacrifices de sorcellerie.

On ne sait pas si les silos en forme de jarre découverts dans le centre du village dans la seconde moitié du XXe siècle par Maurice Tufféry, datent de cette époque. Plusieurs sites semblables ont été trouvés tout d'abord sous le magasin du charcutier d'alors M. Fourio, puis un peu plus haut dans la rue Rémusat dans la cave d'une maison et enfin devant l'ancien magasin de meubles Coustouzy. D'autres le furent indépendamment sous une maison à Rive d'eau et à l'extérieur du village à la ferme de la Charlette. On ignore en tous cas leur fonction. Ce ne sont pas des silos à grains utilisés par les Romains ni des tombes mais peut être un endroit destiné aux âmes des défunts où on leur faisait des offrandes. Faute d'une étude scientifique sérieuse, ils n'ont pu être datés. 

Le christianisme se répand dans la région dès le milieu du IIIe siècle mais les pratiquants de cette nouvelle religion sont persécutés. Il faudra la promulgation de l'édit de Milan en 313 par l'empereur Constantin Ier pour que le christianisme puisse être pratiqué librement et par la même occasion soit érigé en religion d'État de l'Empire romain. C'est ainsi que Toulouse deviendra le siège d'un évêché auquel Venerque sera rattaché. Ce lien religieux sera aussi un lien politique qui liera désormais le village à la grande cité méridionale. 

De cette antiquité Venerque hérite l'essentiel qui va rythmer la vie du village pour les siècles à venir. 

 

La Préhistoire est généralement définie comme la période comprise entre l'apparition du genre humain et l'apparition des premiers documents écrits. Cette définition laisse cependant la place à des interprétations divergentes selon les auteurs. 

La Préhistoire se divise en deux grandes parties, le Paléolithique (l'âge de la pierre taillée) et le Néolithique (l'âge de la pierre polie), qui se divisent elles-mêmes en différentes sous-périodes. La phase de transition entre ces deux grandes périodes est appelée le Mésolithique. Selon les régions du monde, la Préhistoire inclut aussi tout ou partie des périodes suivant l'Âge de la pierre, à savoir l'Âge du bronze, puis l'Âge du fer. 

Légendes - Traditions ;

On prétend, qu’en creusant à une certaine profondeur, au lieu de
Garric, la charrue se heurte à une voie identique aux voies romaines.
Plus près de Venerque, dans un champ dit "du Moulin" se trouve une colonne en pierre de
deux mètres de hauteur, de forme ronde, objet d’un certain culte : c’est la colonne 
 de Saint Bris.
Comme les Cimbres ont occupé notre région vers l'an 64 jusqu'en 67 où ils furent chassés
par les Romains (Marius).
Ainsi aura-t-elle été élevée pour célébrer la défaite des Cimbres ou pour le succès des
Romains ou bien a-t-elle été élevée en l'honneur de Saint Brice, successeur de Saint Martin
sur le siège épiscopal de Tours. Il manque des documents relatifs à ce sujet.

On parle de guerre des Cimbres, ou de guerre des Cimbres et des Teutons, pour désigner un ensemble de grandes batailles qui opposent l'armée de la République romaine à des groupes de populations nordiques germano-celtes, originaires du Jutland, au IIe siècle av. J.-C.

En 101 av. J.-C., 65 000 guerriers cimbres arrivent en Italie et se retrouvent face à 10 légions romaines dirigées par Marius, le vainqueur des Teutons. Les troupes cimbres sont vaincues à la bataille de Verceil, leur roi Boiorix y meurt ainsi que le guerrier roi géant Theutobocus ; selon la rumeur les derniers survivants (femmes et enfants inclus) se suicident plutôt que de devenir esclaves

Les Volques Tectosages sont un peuple celte originaire de Bohème, où ils se seraient installés d'après Jules César (se référant lui-même à un ouvrage d'Ératosthène du IIIe siècle av. J.-C.) , dans la forêt hercynienne. « Il fut un temps où les Gaulois surpassaient les Germains en bravoure, portaient la guerre chez eux, envoyaient des colonies au-delà du Rhin parce qu'ils étaient trop nombreux et n'avaient pas assez de terres. C'est ainsi que les contrées les plus fertiles de la Germanie, au voisinage de la forêt Hercynienne, forêt dont Eratosthène et certains autres auteurs grecs avaient, à ce que je vois, entendu parler, – ils l'appellent Orcynienne – furent occupées par les Volques Tectosages, qui s'y fixèrent ; ce peuple habite toujours le pays, et il a la plus grande réputation de justice et de valeur militaire ». 

Une partie s'installe sur les hauteurs de la vallée de la Garonne au IIIe siècle av. J.-C.

Le Moyen Âge 

L'effondrement de l'Empire romain et les invasions barbares qui s'ensuivirent, amenèrent vraisemblablement pillages et saccages de tous bords. Puis les choses se stabilisent et pendant près d'un siècle, de 418 à 507, Venerque fera partie du Royaume des Wisigoths jusqu'à ce que les Francs décident de conquérir la région.  

Les campagnes franques 

C'est justement sur le territoire de l'actuelle commune que va se dérouler une bataille décisive qui va sceller le sort de la bourgade à celui du royaume des Francs. Nous le savons par la découverte d'un cimetière mérovingien mis au jour en haut du village sur le coteau de Mont-Frouzi. Celui-ci contenait sous une couche de 30 cm de terre, une quarantaine de squelettes d'hommes dont les sépultures étaient régulièrement orientées vers l'Est et avaient tous la tête tournée vers l'ouest. On a trouvé avec eux des débris d'armes et d'équipements, des boucles en bronze et en fer, divers objets et bijoux. L'origine de ces morts est la bataille de Mont-Frouzi qui a eu lieu en 507. Elle a opposé une troupe de Wisigoths repoussée de leur capitale Toulouse et retranchée à Venerque, aux troupes de Thierry, fils de Clovis et futur roi de Reims sous le nom de Thierry Ier. Les corps des deux camps y sont enterrés ensemble. 

Cette bataille donnera le nom à ce lieu, le mont des Froustits (qui veut dire « écrasés » en occitan). L'issue de ce combat met un terme provisoire à l'occupation wisigothe de Venerque qui devient un lieu proche de la frontière entre le royaume des Francs et la Septimanie. 

Cette situation proche d'une frontière mal définie en fait un lieu de tension et très probablement disputé. Il est donc propice à des combats, chacun voulant y affirmer sa souveraineté. On pourrait peut-être y trouver la raison d'une nouvelle bataille plus tardive que celle dont on vient de parler. On en connait l'existence par la présence d'une seconde nécropole datant des VIe-VII siècles qui a été découverte près du domaine de Rivel dans les années 1950 et fouillée à partir de 1980. Il s'agit là encore de combattants enterrés à l'époque mérovingienne.

 

L'expansion des Francs.

Le Royaume des Wisigoths 

 est un royaume germanique du haut Moyen Âge issu des invasions barbares, qui a existé de 418 à 720.

Il a d'abord Toulouse comme capitale : il englobe la partie de la France actuelle située entre la Loire et les Pyrénées. Après leur défaite face aux Francs menés par Clovis Ier à la bataille de Vouillé en 507, les Wisigoths d'Alaric,  perdent Toulouse en 508 et transfèrent leur capitale à Narbonne puis Barcelone et enfin Tolède vers 560 ; au nord des Pyrénées, ils ne conservent que la Septimanie (correspondant au Languedoc) et une partie de la Provence avec l'aide des Ostrogoths d'Italie. Après l'annexion du royaume des Suèves en 585 et l'expulsion des Byzantins d'Hispanie dans les années 620, les Wisigoths contrôlent toute la péninsule Ibérique sauf les zones montagneuses du nord occupées notamment par les Basques.

Puis ce sont les Arabes qui attaquent en 721 et assiègent Toulouse. Après une courageuse résistance de la ville, Eudes d'Aquitaine vient y livrer une bataille qu'il gagne. Ce qui libère la ville qui est maintenant rattachée au duché d'Aquitaine. Malgré cette défaite, ces envahisseurs venus cette fois-ci du sud, multiplieront les incursions de ce côté-ci des Pyrénées en s'appuyant sur le royaume de Septimanie qu'ils viennent de conquérir et dont la capitale est Narbonne. Ce n'est que Charlemagne qui fera de la région une terre définitivement franque.

 

CAMPAGNES FRANQUES en AQUITAINE

de

507 - 509

Vert ; ROYAUME des BURGONDES

Bleu ; ROYAUME des FRANCS

Jaune ; ROYAUME des WISIGOTHS