VENERQUE AU DEBUT DES PREMIERS SIECLES 

 

 

 

 

 

 

 

 

Édouard de Woodstock, dit le « Prince Noir »

ABBAYE St PIERRE

 

On sait qu'une abbaye bénédictine aujourd'hui disparue et dont la première construction pourrait dater de 814 aurait été reconstruite en 817. L'ensemble est recensé par saint Benoît d'Aniane qui visite Venerque régulièrement et il en perçoit tout de suite l'intérêt du fait de sa situation géographique. Elle figure sur l'état des monastères de l'empire de 817, ce qui constitue avant tout la première apparition écrite du nom de Venerque sous la forme Venercha. On y découvre qu'elle est l'une des 19 abbayes de la cinquième catégorie, c'est-à-dire qu'elle jouit d'une situation privilégiée car elle ne doit ni impôts, ni taxes pour lui permettre de se relever des périodes troubles du VIIIe siècle. Seules des prières sont  demandées aux moines. Elle est placée sous le vocable de saint Pierre et le monastère fait partie de l'ordre de Saint-Benoît. L'appartenance de l'abbaye à cet ordre n'est sans doute pas non plus étrangère au privilège qui lui est octroyé car on sait que ce dernier était très influent auprès de Louis le Débonnaire. Ainsi les abbayes de son ordre auraient été plus épargnées que les autres pour ce qui est des redevances auprès du souverain.

A l'an 960 : Sous le pontificat de Jean XII, l'évêque de Toulouse Hugues 1er laissa par testament à l'abbaye de Venerque une partie de son héritage .

 Elle reste abbaye jusqu'en 1050.

En 1182 : Le Pape Lucius III approuve la donation de l'abbaye de Venerque avec tous ses fiefs à l'abbaye de St Pons de Thomiéres, qui sera supprimé à son tour en 1612. Entre-temps il s'est vu donner le bois d'Orwal ( Le ruisseau d' Orwal est à la limite d' Issus, jusqu'à Espanès et Aureville.) par le comte Guillaume IV de Toulouse en 1080. 

Outre la conservation de la foi et les soins du culte, le vrai mérite des moines, fut d'un ordre différent : il fut de défricher les terres et de les donner à la civilisation .

Ils s'installèrent souvent en pleine campagne pour défricher des terres nouvelles .

C'est ainsi que des populations se regroupèrent autour de l'abbaye, pour le travail des terres et la protection des moines en cas de danger, voila comment se forma le bourg de Bénerquo dans les premiers siècles de l'ère chrétienne.

Cette abbaye, durement éprouvée par les guerres, a reçu a plusieurs reprises la visite de Benoit d' Aniane, ce qui explique la connaissance qu'il avait de ses besoins.

De cette abbaye aucun vestige n'est parvenu jusqu'à nous mise a part la partie la plus ancienne de l'église mais qui elle même a surement été bien remaniée de 817 à 1612 date a laquelle les bénédictins furent sécularisés et le prieuré supprimé. 

La forme ancienne de l'église telle que nous la montre un plan utilisé par le Chevalier du Mège lors de la première restauration vers 1840 ou du coté sud subsiste la première travée du bas coté, laisse penser, que le cloitre aurait pu occuper une partie de cet emplacement.

EMPLACEMENT de L'ABBAYE

 Selon une lettre de l'abbé Jean Gilet citée par le colonel Jaubart, il aurait été retrouvé des débris de l'abbaye lors de la rectification du chemin de Venerque à Grépiac. Ils permettent de la situer entre Rive d'eau et la Halle. Ce qui est maintenant le presbytère, serait sur l'emplacement du dernier des vestiges des bâtiments conventuels, démolis vers 1900. Cette abbaye se serait trouvée adjacente à l'église actuelle dont les premiers travaux débuteront en 1182. Au XIIe siècle, il faut imaginer tout l'espace qui court de l'église à Espeyrouzes, entouré par un enclos de hautes murailles. Elles devaient suivre grosso modo l'actuelle rue de Pyrénées. Ses terres vont de Julia jusqu'à Rivel. 

l'antique cimetière

Au cours des travaux de percement de la rue Jean Gilet (1954) sur le coté nord, furent mises à jour de nombreuses tombes dont la disposition permet de penser que l'antique cimetière se trouvait situé sur le pourtour du chœur et de la première travée de l'église . 

1165  : L'hérésie Cathare gagne tout le Midi.

Des fortifications ont été érigées en 1209 pour défendre le prieuré qui était devenu visiblement fort riche. Ce qui fait que le lieu sera considéré plus tard comme une place forte du catholicisme.

Au point que lors de la bataille de Muret en 1213, les troupes de Simon de Monfort tournent autour de Venerque sans y pénétrer.

Durant toute cette période de la guerre des Albigeois, Venerque reste en dehors du passage dès troupes

1268 : Nous trouvons pour la première fois la mention d'un  Seigneur à Venerque. Il s'agit de Guillaume de Falgar,  seigneur de Venerque et Falgarde parent  de l'évêque nommé a Toulouse Raymond de Falgar .( en 1232 )

1316 : Fondation de l'hôpital des Peyrouzes.

1345 : La peste noire, propagée par les rats, ravage le Languedoc. En quelques mois, elle fit plus de morts que toute la guerre de cent ans.

 

1360 Raymond de Falgar, Seigneur de Venerque et Capitoul est chargé d’organiser la défense du languedoc contre les anglais.
A cette époque après les raids du Édouard de Woodstock, dit le « Prince Noir »    et la descente des grandes compagnies de bandes armées et pillardes beaucoup d’églises de campagne se fortifièrent afin de pouvoir soustraire dans le fortin qu’elles devenaient , les habitants du lieu, aux massacres devenus habituels de la part des agresseurs.
On peut penser que l’église de Venerque si elle n’avait pas reçu plus tôt un appareil défensif en fut sans doute dotée à ce moment-là, puisque son seigneur assurait en personne la défense du Languedoc contre les anglais mais aussi contre les grandes compagnies.


1362 le Pape Innocent III, nomme prieur du couvent de Venerque Hugues de Saint Martial. Son frère Pierre de Saint Martial était évêque de Rieux depuis 1357 et devint en 1392 Archevêque de Toulouse.



1474 cette date est très importante dans l’histoire de Venerque et de là une ère de cohabitation entre les seigneurs du lieu et les consuls représentants de la communauté de Venerque.
Les Falgar cèdent à cette date une partie importante de la seigneurie de Venerque au seigneur Plaigne qui en prend possession et à cette occasion il octroie aux habitants de Venerque la « Charte des Libertés ».


1515 la grille de fer forgé qui peut être autrefois séparait le chœur des moines de la nef des paroissiens est mise en place. L’inventaire des biens trouvés dans l’église pour la révolution mentionne grossièrement trente-trois pièces de fer entourant les fonds baptismaux et dans la maison commune d’autres pièces de fer, ce qui laisserait supposer qu’il s’agissait des mêmes pièces de fer et donc, celles qui n’avaient pas été réemployées lors du transfert de la grille à son emplacement actuel.
Sur le montant central entre les deux portes a été primitivement fixée une inscription en patois, faite de lettres en tôle découpée, chaque mot étant séparé du suivant par un point carré rivé à mis hauteur. Le texte disant « L’an mille cinq cent quinze et le vingt et le vingt neuf du mois de juin furent faites les présentes grilles ».
L’église de Venerque fut elle brulée en 1570 ? Nous ne détenons aucun document officiel, ce qui m’a fait écrire que les villages pris par les Huguenots en 1570 avaient été plus ou moins pillés selon l’attitude des populations et du seigneur du lieu.
Tout autour de Venerque c’est le pillage.


1570 le 31 octobre meurt Jean de Mansencal qui en 1569 avait acheté la seigneurie de Lagardelle, son fils François lui succède comme seigneur de Venerque, un autre de ses fils Jean devient seigneur de Grépiac.


1595 Anne de levis, duc de Ventadour, nommé lieutenant du roi est chargé de rétablir l’ordre autour de Toulouse ; il assiège et prend Castanet et se dirige vers Venerque où la seigneurie de Jean de Mansencal est jugée dangereuse pour la tranquillité de la région étant donné surtout la proximité de Miremont.
Arrivant à Venerque par le nord, il se heurte aux fortifications que Coligny avait prescrit de renforcer puisqu’elles avaient été inefficaces pour l’arrêter. Il contourne alors les remparts et vient camper dans ce qui porte aujourd’hui le nom de quartier du Duc. Il pénètre dans la ville sans grands dommages. Deux objectifs sont les siens : d’abord la destitution du seigneur François de Mansencal et ensuite le démantèlement des fortifications. Une garnison restera sur place pour faire démolir aux venerquois ces fortins, ce sera par des travaux forcés, que les habitants du lieu payeront leur insoumission passée.


1596 Pierre de Mansencal est nommé seigneur de Venerque et de Grépiac.

1612 Venerque compte 1200 habitants.

Sécularisation des Bénédictins.

Suite aux décisions du concile de trente, préconisant la fédération des abbayes bénédictines en congrégations, le pape Paul V promulgue la bulle de sécularisation en France des monastères bénédictins de l'ancienne règle.

Les moines sont intégrés au clergé séculier et la juridiction temporelle des biens passe aux seigneurs du lieu ou à la communauté civile consulaire

1615 Les Mansencal administreront les biens temporels de l'abbaye, qui était jusqu'alors sous la juridiction de St Pons de Thomières. 

L' abbé Pouderoux fut en 1783 le dernier curé nommé par St Pons

1629 Inhumation dans le chœur de l'église de Venerque de Demoiselle Françoise Segla

1648 Décès de Claire de Mansencal, elle fut enterrée dans le cœur de l'église de Venerque et l'abbé Melet croyait que ses ossements reposaient sous la fameuse dalle noire, qui déjà de son temps ne marquait plus l'emplacement précis de sépulture 


1650 Quand les bateaux faisaient naufrage sur l’Ariège.

Le 11 Juillet 1650, un bateau venant d'Auterive emportant dix sept hommes et une femme fit naufrage a hauteur de Venerque et tous périrent

1689 Guillaume de Mansencal, prieur de Venerque, le dernier en titre, est enterré dans l'église de Venerque.

 



L' Hôpital des peyrouzes

La signification du nom et la destination de cet hôpital sont diversement interprétés : Lés lépprousés et c'aurait été une lépproserie ; lés peyrousés ( de pierre ) ceux qui auraient été atteints de la maladie de la pierre ; et aussi de peyroux (pierreux) l' hôpital du coteau pierreux.

Retenons la définition de l abbé Melet : " qui était le lieu ou les religieux abritaient les malades et les pauvres. 

Cet hopital occupait l'emplacement de l'ancienne forge de Mr Baron et de la maison qui la prolonge, avec sans doute sur le fond de la pente qui descend à la Hyse le cimetière, cité dans les anciens documents, le pont sur la Hyse étant mentionné comme se trouvant " vis à vis du cimetière"  ( trouvé par Mr Pitet)

 Chevauchée du Prince Noir (1355).

La chevauchée de la première année, organisée depuis Bordeaux, se déroule entre octobre et décembre 1355, visant essentiellement le Languedoc jusqu'à Narbonne et aux abords de Béziers en passant par Carcassonne. Les archives ont permis de reconstituer le détail des dévastations qui sont rapportées par plusieurs chroniqueurs médiévaux comme Geoffroy le Baker ou Froissart, parfois jour après jour en décrivant les incendies et les pillages — comme les vingt moulins à vent à Avignonet-Lauragais. L'expédition ravage d'abord l'Armagnac, détruit Mirande, Simorre, (Lombez semble épargnée) et Saint-Lys le 26 octobre. Le 27 octobre, le prince traverse à gué la Garonne et l'Ariège vers Portet et couche à Falgarde. Le lendemain, après l'incendie de Castanet, il s'élance sur le « chemin du roi » et détruit tous les villages du Nord-Lauragais : Baziège, Villefranche, Avignonet-Lauragais, Castelnaudary.

À Carcassonne, la ville haute (cité) demeure inviolée, mais la ville basse disparaît en grande partie dans les flammes. À Narbonne, les faubourgs ou barris, dépourvus de défenses sont détruits tandis que la cité et le bourg fortifiés résistent ; hors des murs, apparemment épargnés par l'ennemi, ne s'élèvent plus que quelques hôpitaux, églises et couvents, notamment ceux des quatre principaux ordres mendiants (franciscains, dominicains, augustins et carmes). Revenant sur ses pas, passant par Auterive, qu'il épargne, Édouard prend le chemin de Gascogne, incendie Miremont, traverse la Garonne à Noé, détruit Carbonne, Gimont et gagne ses terres bordelaises sans difficulté.

Le Prince Noir, relate Froissart, ne peut pénétrer dans Montgiscard à cause de l'incendie, et on prit deux « exploratores » qui révélèrent que le comte d'Armagnac était bien à Toulouse avec ses hommes d'armes. L'armée du roi de France, trop lente pour s'interposer, se contente de descendre pour la défense de Toulouse qui n'est jamais attaquée. À la fin de cette première chevauchée, les bandes armées anglo-aquitaines repartent avec de lourds chariots de butin, laissant derrière elles les ruines fumantes de plus de 500 bourgs et villages. Lors du trajet retour, par une route méridionale, Limoux est détruit ainsi que Fanjeaux .

SEPULTURE DANS L'EGLISE DE VENERQUE

M. Gilet ancien curé de Venerque, supposer qu'une crypte se trouvait sous la dalle de marbre noire qui se trouvait à ce moment là à l'entrée du sanctuaire, elle fut soulevée et des sondages effectuées en plusieurs points par une équipe de chercheurs, mais on trouva point de trace de crypte ou de tombeau.

Elle fut déplacée en 1984 lors de la construction du podium de l'autel.

Il se peut qu'elle recouvrit l'entrée d'un caveau seigneurial quelque part sous l'église d'autant qu'elle ne porte aucun nom mais seulement les armoiries de la famille d'Assezat.

les bateaux  sur l’Ariège.

Il semble aujourd’hui invraisemblable que l’Ariège fut il y a seulement 200 ans parcourue par des bateaux transportant voyageurs et marchandises ! et pourtant c’est vrai.
C’était vrai en 1790 lorsque les matelots toulousains venus dans le port de Venerque essayèrent de soulever la population et que l’on envoyait par bateaux à Toulouse des cargaisons du bois de Combescure.